Inu-Oh et Masaaki Yuasa à Angoulême

16 avril 2022

Invité du 49ème festival de la bande dessiné d’angoulême, Masaaki Yuasa y présentait Inu-Oh, sa dernière œuvre en date. Porté sur l’art musical, l’étonnant film d’animation adapté du roman Le Roi Chien, était mis en avant grâce à une avant-première, une exposition ainsi qu’une conférence que nous avions mentionné dans notre précédent article.

Depuis plusieurs années Masaaki Yuasa a su imposer sa personnalité unique dans l’animation japonaise. Le réalisateur à l’œuvre indomptable revendique une liberté de création et papillonne d’une œuvre à l’autre avec talent. Ainsi, il adapte des romans à succès, embrasse des monuments du manga et réalise des œuvres originales.

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Les points essentiels de la conférence

Son travail avec Matsumoto Taiyo sur Inu-Oh

Pour réaliser Inu-oh, Masaaki Yuasa s’est associé à Matsumoto Taiyo, comme character designer. Un choix évident pour le réalisateur étant donné que l’artiste était à l’origine de la couverture du livre original.

La profondeur qu’il transmet aux personnages, ses traits souples et sa sensibilité contribuèrent donc à la réalisation du film dont le scénario fut écrit en parallèle du design des personnages.

Le théâtre nō : un art trop codifié ?

L’idée d’adapter Inu-Oh lui est venu d’une productrice qui lui avait soumis le projet 4 ans plus tôt. Afin de se faire une idée du chara-design des personnages, les deux hommes allèrent voir quelques pièces de théâtre nō.

Hélas, les mouvements du théâtre nō contemporains étant plus lents et moins accessibles, il est courant qu’une partie du public s’ennuie durant les représentations. Et finalement, cette expérience ne servit pas forcément à la réalisation.

Adapter et trouver le meilleur style possible pour chaque œuvre

Le réalisateur est également revenu sur des œuvres qui ont fait sa renommée.

C’est avec Mind Game (2004) qu’il obtint une reconnaissance internationale. Toutefois, il reconnait être conscient que ce film ne fait pas l’unanimité du fait de son extravagance. Durant cette création, en s’appuyant sur les suggestions des membres de son équipe, il était parvenu à mélanger efficacement différents styles, rendant l’univers final plus raisonnable que le manga.

Mais, plus que de retranscrire à l’écran des phrases, des dialogues, il souhaite véhiculer les sensations ressenties dans l’œuvre d’origine.

En adaptant Ping Pong, il souhaitait respecter sa première impression. D’après lui, le principal problème du manga réside dans sa perfection. Le dessin du mangaka, Taiyō Matsumoto, est particulièrement dynamique, l’auteur dessinant d’après ses souvenirs. Décrivant Ping Pong comme un véritable challenge, il fit le choix de rendre plus abordable les passages qui lui semblait difficile à comprendre, tandis qu’il insuffla du volume et de la profondeur grâce au mouvement.

Pour Devilman Crybaby, un projet inattendu et impressionnant, Yuasa fut animé par une volonté d’actualiser l’œuvre originale.  Toutefois, la violence et de la sexualité, plus explicites dans son adaptation n’étaient pas spécialement muées par cette volonté de modernisation. Il s’agissait plutôt de la façon dont l’artiste avait perçu le manga.

A la seconde page, retrouvez le récapitulatif de l’exposition autour d’Inu-Oh durant le festival de la bande dessinée d’Angoulême.

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