Marriage Toxin nous entraine dans les déboires amoureux de Gero et le monde sordide des tueurs à gage. Héritier d’un clan d’assassins, le jeune homme est pressé par sa grand-mère de se marier afin d’obtenir un héritier. Mais, s’il s’avère être un virtuose avec les poisons, il est loin d’être aussi habile avec les femmes. Pour cause, il n’a jamais eu la moindre relation et son métier n’est pas à son avantage.
Heureusement pour lui, sa prochaine mission consiste à éliminer une arnaqueuse spécialisée dans les mariages arrangés. Une aubaine pour l’empoisonneur ! Mais pourquoi l’aiderait-elle alors qu’elle s’apprête à mourir ? Restant fidèle à ses principes, qui lui dictent notamment de ne tuer que les pourritures, Gero va prendre une décision qui va bouleverser sa vie et celle de sa cible. Elle deviendra son coach personnel de l’amour ! Le voilà déterminer à trouver sa future épouse, même si le chemin vers le mariage semble semé d’embûche.
Avec un chapitre introductif accrocheur, Joumyaku plante ainsi habillement le décor d’une comédie d’action aux enjeux romantiques. L’alliance s’annonce particulièrement amusante et, très vite, le mangaka prouve sa maitrise des genres. Nous plongeant directement dans l’action, il allie missions périlleuses à un objectif final si décalé que cela pourrait paraitre niais. Pourtant, la motivation de Gero apporte subtilité et douceur au scénario. En se pliant à la demande de son clan, ce célibataire endurcit souhaite surtout éviter un mariage arrangé à sa sœur homosexuelle.
Le héros apparait alors en relief et gagne en profondeur, tandis que sa binôme, Mei Kinosaki possède également un fort potentiel et surprend. Ensemble, ils fonctionnent à merveille et avec une bonne dose d’humour, ils nous entrainent avec une facilité étonnante à leur suite.
Et s’ils nous plaisent autant, c’est peut-être aussi grâce au chara-design. En tant qu’assassin Gero ne se contente pas d’empoissonner sa victime mais se dote de tout un arsenal offensif. Redoutable, il est mis en valeur dans des scènes nerveuses, puis soudain, un plan cadré le transforme en un homme cherchant l’amour. Entre scènes épiques et rendez-vous galants, les différentes facettes du récit s’imbriquent parfaitement, illustrées par le trait convaincant et dynamique de Mizuki Yoda.
Marriage toxine se révèle donc avoir de nombreux atouts, aussi bien sur le plan scénaristique que graphique. En mariant différentes atmosphères pour créer un cocktail détonnant et prometteur, d’autant plus que la traduction vivante de Sayaka Okada et de Manon Debienne retranscrit aussi bien les ressorts comiques que l’intensité de certains passages.
Du côté de l’édition, Crunchyroll a proposé ce premier tome en deux versions. L’une simple et l’autre collector. Cette dernière est dotée d’une jolie jaquette alternative réversible et surtout d’un one-shot intitulé « Hyper Hard Special Mission ». L’apport est digne d’intérêt puisque cette courte histoire marque les débuts de la collaboration entre les deux artistes et a inspiré l’univers de Marriage Toxin.