Buddy Daddies débute la veille de Noël, alors que deux assassins ont pour mission d’abattre un homme aussi véreux que fortuné. Dans le feu de l’action, ils écopent malencontreusement de la garde d’une fillette qui n’est autre que l’enfant de leur cible fraichement refroidie. Le hic : les deux n’ont guère la fibre parentale mais devront bien faire avec.
Après un premier épisode fracassant et drôle à souhait, on découvre une tranche de vie familiale ponctuée d’action, de drame et de thèmes profonds qui ne laissent pas indifférent.
Rapidement le trio gagne notre affection. On rit de bon cœur face un père surprotecteur et un autre nonchalant tandis que la jeune Miri apporte une candeur apaisante. On s’investit dans cette famille en devenir et peu banale, rendue vivante par l’incroyable prestations des doubleurs.
Évidemment, avec une introduction si proche du très populaire Spy X Family, la série ne pouvait éviter la comparaison. Et, si elles semblent effectivement similaires sur le papier, elles sont en réalité très différentes. Là où la première s’appuie grandement sur sa partie espionnage, la seconde s’intéresse davantage à l’aspect familial.
Le temps de douze épisodes Buddy Daddies en profite même pour glisser une légère critique sociale. Kazuki et Rei sont les seuls pères à conduire leur fillette à l’école et se font ainsi remarquer par les nombreuses mères au foyer qui aimeraient bien que leurs maris s’impliquent davantage. Dans une interview, Mitsuhito Tsuji et Toba Yosuke, les producteurs, ont révélé avoir demandé à l’équipe de production d’inclure une partie de leurs différentes expériences parentales pour écrire une histoire authentique.
Comment inscrire son enfant à l’école ? Quels sont les vêtements les plus adaptés ? Quelles répartitions pour les tâches ménagères ? Comment préparer la sortie scolaire ? Comment coudre les étiquettes ? … Autant de questions qui ne manqueront pas de perturber les deux personnages.
Malgré son animation colorée et ses séquences enjouées, l’anime n’hésite pas non plus à exposer sa violence et propose des scènes d’action fantastiques avec une bande sonore entrainante. Les fusillades, les course-poursuites, et les quelques meurtres, souvent mérités, ne sont donc pas atténués pour s’adapter à la tranquillité du quotidien. Mariant parfaitement les genres, il équilibre intrigues sombres et légères, changeant fréquemment de ton sans jamais forcer. Les segments dramatiques n’alourdissent pas le récit mais apportent au contraire une profondeur bienvenue aux protagonistes.
Progressivement, les deux assassins parviennent à surmonter les obstacles et reçoivent un merveilleux développement, tant dans leur parentalité que dans leur personnalité.
Finalement, Buddy Daddies est une tranche de vie résolument moderne qui intègre de véritables questions sociales. En éclatant le modèle traditionnel de la famille, la série diversifient les valeurs transmises Si l’histoire se donne beaucoup de mal pour afficher Kazuki aux bras de nombreuses femmes, l’ambiguïté de sa relation avec Rei laisse beaucoup de place à l’imagination. Cela dit, qu’ils s’aiment platoniquement ou romantiquement, leur choix d’aimer Miri ensemble est le plus important.